Une fois

¨Une fois, j’avais seize ans. Je m’intéressais à toutes les choses qui étaient autour de moi. J’étais un peu innocent. Surtout j’aimais communiquer avec les gens. J’aimais la liberté. J’avais encore à cet âge, là une allure d’enfant.
J’habitais dans un petit village à côté de Lyon avec ma famille sans mon père. Mon père travaillait à Bordeaux, car cette période nous avions difficultés à trouver un travail. Il en avait cherché désespérément, et heureusement il en avait trouvé comme fermier à Bordeaux. Et chaque été au moment de la récolte, ma famille allait pour aider mon père et pour gagner un peu d’argent.
Lorsque j’allais chez mon père, je prenais le train. Pour y arriver, il fallait beaucoup de temps. C’était dans un train de nuit, le train de Bordeaux, vers 1930. J’y étais avec ma famille; mes deux frères et ma mère. Je m’ennuyais. Et je regardais les gens qui étaient à côté de moi. Il y avait je crois deux ou trois autres personnes dans le wagon de troisième classe à huit places. Leurs visages étaient comme très fatigués ou solitaires. Un homme buvait du vin, et un autre homme fumait en regardant à l’extérieur à travers la fenêtre. L’atmosphère de troisième classe était tous les jours comme cela. Cela me déplaisait. Il n’y avait pas d’atmosphère comme la liberté.
Mais ce jour, exceptionnellement, il y avait aussi un homme jeun en face de moi qui me regardait. Il était vraiment comme très heureux et très beau garçon. Il souriait en me regardant. Pourquoi? Je ne sais pas, mais je voulais communiquer avec lui.
C’était peut-être le premier amour pour moi dans ma vie. Il devait avoir trente ans.